On le savait très malade depuis
plusieurs mois, le général Michel Lafitte a succombé, hier, à des
complications consécutives à une intervention chirurgicale. Il avait 84
ans. La nouvelle de sa mort s’est répandue comme une traînée de poudre
dans Espéréraza dont il fut le maire durant trois mandats et plus que
cela encore, une sorte d’icône entre la figure paternaliste de l’aïeul
et celle du sage au-dessus de la mêlée que l’on allait consulter lorsque
le besoin s’en faisait sentir. Fils de cette ville solaire de la Haute
Vallée, Michel Lafitte, né en 1930, embauche-il à 16 ans comme les
jeunes de son âge dans une des unités de production chapelière qui
fleurissaient dans la cité. Il ne va pas y rester longtemps, le besoin
aventure humaine le titille, et l’armée qui est un des moyens d’y
accéder va en être le théâtre. Il s’engage comme simple soldat à Hyères,
puis passe par l’école militaire de Strasbourg avant de rejoindre celle
de Coetquidan, et Saint Cyr promotion maréchal de Lattre de Tassigny
1952-1954. On le retrouve en tant que sous-officier puis officier en
Algérie, Mauritanie, Sénégal ainsi qu’aux Antilles au titre de
conseiller militaire d’ambassade. Il achève sa carrière en tant
qu’attaché militaire aux côtés de Raymond Courrière, secrétaire d’État
aux rapatriés, et rejoint la vie civile au grade de général de réserve.
Il s’investit alors dans la vie publique en tant que maire durant trois
mandats successifs, de 1989 à 2008. Il fera beaucoup pour sa ville,
restée chère à son cœur : les musées, les berges de l’Aude, le stade, le
centre de secours, l’extension de la maison de retraite, la
restauration de l’église. Humaniste et profondément catholique, Michel
Lafitte était officier de la légion d’honneur, Grand commandeur de
l’Ordre national du mérite. Sa sépulture aura lieu mardi à 14 h30 en
l’église Saint-Michel à Espéraza. Nous adressons à son épouse, à ses
enfants, petits enfants arrières petits enfants, à la population
d’Espéraza qui perd là une des figures les plus attachantes,
l’expression de nos sincères condoléances.
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